Lundi 6 Mai
Une fois la frontière provinciale passée, il ne me reste que 2h de route jusqu’à Halifax. La toute première sortie de l’autoroute permet de s’arrêter près du centre du tourisme de la province et je décide d’en profiter pour me dégourdir les jambes et pourquoi pas prendre également quelques infos sur l’endroit. Je suis super bien accueilli, on me propose un guide de la région avec tous les campings et motels déjà ouverts (et y’en a pas beaucoup donc super utile) ainsi qu’une liste des choses à faire absolument dans la province. On trouve sur cette liste :
- Faire la route « Cabot Trail » au cap breton
- Manger du homard frais (seul le nord de la région a pu commencer la pêche mais ils expédient dans tout le reste de la province)
- Visiter Halifax
- Visiter le port de pêche de Peggy’s Cove
Ils m’assurent que bien que le parc national du Cap-Breton ne soit pas encore ouvert, les chemins sont néanmoins praticables. Bon bah changement de plan (encore une fois ) et je prends la direction de l’île du Cap-Breton avec 4 heures de route devant moi. C’est une grosse île accolée à la terre (le pont pour traverser fait 100m à peine) qui accueille quelques villages acadiens et surtout où la culture écossaise est la plus forte. Ainsi, tous les villages de l’île ont leur nom inscrit en gaélique sur les panneaux indicateurs. De plus, j’ai croisé sur ma route pas mal d’écoles gaéliques (Langue, Musique), des magasins pour acheter des Kilts et quelques distilleries à Whiskey.
Je me dépêche car j’aimerais arriver avant la fermeture de la maison d’Alexander Bell à Baddeck, inventeur du téléphone. J’arrive à 16h pile mais c’est malheureusement fermé. Une employée viendra me dire qu’ils ne sont pas encore officiellement ouverts (j’avais mal lu les horaires, ils ne sont valables qu’à partir du 16 Mai …) mais que je peux repasser le lendemain pour voir l’expo sans les films et autres systèmes interactifs. Pas de chance !
Je reprends la route vers un lieu de camping sauvage avec de bons avis sur mon application : un point de départ pour les randonnées de la province avec table de pique-nique et à proximité de la rivière. Malheureusement, la route d’accès sera fermée à cause d’un arbre couché en travers de la route depuis cet hiver et qui n’a pas encore été dégagé. Je m’installe sur un bout de parking minable devant le portail. Au moins personne ne viendra m’embêter ici … c’est à ce moment-là que je relis le guide remis le matin même et je découvre que le seul camping ouvert et abordable de toute l’île se trouve à 10km de là. Vu que ça fait 3 jours que je n’ai pas eu droit à une bonne douche, je décide d’aller voir si je peux y passer la nuit.
Je me trouve dans un établissement proposant chalets, yourtes, camping dans un environnement eco-friendly : Compostage, poulailler, panneau solaire et eau de source. Et ils ont de la place en camping ! Enfin je serais leur tout premier campeur de l’année et on me souhaitera un bon courage un fois les 20$ réglés (oui, ce n’était vraiment pas cher : inclus WC et douches). La nuit sera donc tranquille et je rattraperai un peu mon retard sur GoT
Mardi 7 Mai
Aujourd’hui, je pars à la découverte du Parc National des Hautes-Terres de l’île du Cap-Breton. Je me renseigne à l’accueil pour faire mon Discovery Pass (67$ pour tous les parcs nationaux du pays en illimité, ça vaut le coup !) mais pas besoin, le parc étant fermé il ne le demande pas. Et je reçois une carte de tous les sentiers praticables. Je commence d’abord par explorer le coin autour du centre d’accueil avec une vue magnifique sur la baie
Je continue ensuite par une randonnée de 1h30 (Middle Head) qui débouche sur une pointe le long de la mer. La randonnée est vraiment facile et super sympa. Le ciel bleu et le soleil la rendront d’autant plus agréable (15-20°C).
Je fais une autre petite balade de 30 min autour du lac Freshwater (je vous assure qu’il porte bien son nom) et je repars ensuite pour faire la randonnée de 2h du lac Warren. Malheureusement le chemin d’accès sera coupé mais j’ai quand même pu rejoindre le lac à pied en suivant la route. (J’ai rajouté 4km au parcours je pense). Balade sans aucune difficulté et le passage sur un pont suspendu au milieu est vraiment fun.
Je continue ma route et commence à parcourir le haut du parc, beaucoup plus montagneux. D’ailleurs le sommet le plus élevé de la Nouvelle-Ecosse se trouve ici. Je fais une dernière balade pour admirer des chutes d’eau, là aussi accès très facile et en moins d’une heure.
Il est bientôt l’heure d’aller dormir et je repère sur mon application un endroit qui semble parfait : tout en haute d’une falaise dans le terrain d’une maison abandonnée depuis plus de 10 ans, en haut de Pleasant Bay. Il suffit juste de descendre le chemin de terre. Ça semble prometteur, je vais aller voir ce que ça donne.
L’endroit est paradisiaque : Loin de la route, un point de vue magnifique sur la mer du haut de la falaise, un emplacement pour faire du feu. C’est un peu le Graal du camping sauvage. J’aurais même l’occasion d’apercevoir une baleine (ou un orque, je ne suis pas sûr) le soir ! je sens que je vais passer une bonne nuit
Mercredi 8 Mai
Il a plu toute la nuit et j’ai finalement assez mal dormi. Je me réveille à 7h sous la grisaille et me prépare déjà pour repartir. Mais le chemin de terre s’est transformé en chemin de boue et avec la pente, j’ai galéré à remonter sur la route. Il m’a bien fallu 3-4 tentatives avant d’y arriver.
J’ai deux randonnées prévues aujourd’hui : La visite rapide d’une tourbière et le «Skyline trail» qui est le chemin le plus connu du parc. Après avoir grimpé sur le plateau montagneux, j’arrive rapidement sur la tourbière. C’est une boucle sur des pilotis qui explique la faune et la flore de la tourbière. J’apercevrais un animal dans le fond de la tourbière, je pense que c’était un orignal! J’ai pris en photo des plantes carnivores sauvages vues sur le parcours. 30 min à peine pour faire le tour d’autant plus qu’il y a beaucoup de vent et qu’il ne fait vraiment pas chaud.
Je me rends ensuite au départ du Skyline Trail pour une randonnée d’un peu plus de 1h30 de marche de 200m de dénivelé. Le point d’orgue du chemin est lorsque l’on suit une crête étroite avec une vue sur la mer d’un côté et la montagne de l’autre. Malheureusement la météo ne s’est pas améliorée entre temps et je ne vois pas grand-chose. Pire, le retour se fera complétement dans les nuages. En revanche j’aurais le loisir de rencontrer plusieurs lièvres qui se baladent sur le chemin.
Je finis par quitter le parc en redescendant à Cheticamp dans un brouillard très dense. Chéticamp est l’une des plus grandes communautés acadiennes de la province et j’en profite pour m’arrêter prendre un petit déjeuner dans une boulangerie. Au menu : café et gros cinnamon roll. Un délice ! Je continue ensuite à longer la côte le long de la Ceilidh Trail. Une fois de retour sur le continent, je roule jusqu’à Antigonish et je prends la Route 7 qui longe les côtes de l’Est de la Nouvelle-Ecosse (Eastern Shores) en direction d’Halifax !